Le 29 mars 2009, la France s'apprête à consulter les 71122 « électeurs de Mayotte » pour la départementalisation de l'île comorienne de Mayotte. Cette fois-ci le peuple mahorais a évolué. Au lendemain de la consultation pour l'indépendance des Comores, on distinguait le peuple mahorais des autres peuples comoriens. A veille de la consultation pour la départementalisation de Mayotte, le peuple mahorais et le peuple « des français non mahorais » forment un seul et unique peuple. Les fonctionnaires métropolitains affectés à Mayotte pour 2 ou 4 ans ont la possibilité de participer à la mascarade.
Le 29 mars 2009, les électeurs de Mayotte sans exception (les mahorais et les non-mahorais) sont appelés à se prononcer sur la départementalisation de Mayotte.
Les résultats de cette consultation seront considérés comme nuls et non avenus non seulement par les Comores (comme veulent le montrer les médias et les autorités français), mais par la communauté internationale. Les résolutions onusiennes rejettent :
a) Toute autre forme de référendums ou consultations qui pourraient être organisés ultérieurement en territoire comorien de Mayotte par la France;
b) Toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte;
En effet la résolution 3385 (XXX) admettant les Comores à l'Organisation des Nations Unies réaffirme la nécessité de respecter l'unité et l'intégrité territoriale de l'archipel des Comores, composé des îles d'Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli, comme le soulignent la résolution 3291 (XXIX) du 13 décembre 1974 et d'autres résolutions de l'Assemblée générale.
En 1974, à la question : Souhaitez-vous que le territoire des Comores soit indépendant ?
94,56 % des comoriens avaient répondu favorablement pour l'indépendance mais le décompte des voix île par île révèle que les Mahorais ont choisi à 63,82 % pour le NON. La France sans coup férir décida alors de ne plus considérer ses résultats de façon globale comme prévu. Le peuple comorien est donc transformé en quatre peuples différents. Les mahorais forment un peuple. Une définition qui ne correspond pas à celle du président de l'époque Valéry Giscard d'Estaing : « C'est une population qui est homogène, dans laquelle il n'existe pratiquement pas de peuplement d'origine française, ou un peuplement très limité. Est-il raisonnable d'imaginer qu'une partie de l'archipel devienne indépendante et qu'une île, quelle que soit la sympathie qu'on puisse éprouver pour ses habitants, conserve un statut différent ? Je crois qu'il faut accepter les réalités contemporaines. Les Comores sont une unité ; il est naturel que leur sort soit commun, même si, en effet, certains d'entre eux pouvaient souhaiter ? et ceci naturellement nous touche, et bien que, nous ne puissions pas, ne devions-nous pas en tirer des conséquences ? même si certains pouvaient souhaiter une autre solution. Nous n'avons pas, à l'occasion de l'indépendance d'un territoire, à proposer de briser l'unité de ce qui a toujours été l'unique archipel des Comores.».
Le 11 avril 1976, bien que décrié par la communauté internationale, la France organisa une consultation à Mayotte. La question posée aux 21659 inscrits mahorais était : « Souhaitez-vous que Mayotte conserve ou abandonne le statut de territoire d'outre-mer ? » 3547 mahorais ont voté pour l'abandon du statut et 90 mahorais pour le maintien.
Le 29 mars 2009, la France s'apprête à consulter les 71122 « électeurs de Mayotte » pour la départementalisation de l'île comorienne de Mayotte. Cette fois-ci le peuple mahorais a évolué. Au lendemain de la consultation pour l'indépendance des Comores, on distinguait le peuple mahorais des autres peuples comoriens. A veille de la consultation pour la départementalisation de Mayotte, le peuple mahorais et le peuple « des français non mahorais » forment un seul et unique peuple. Les fonctionnaires métropolitains affectés à Mayotte pour 2 ou 4 ans ont la possibilité de participer à la mascarade. En jouant sur les mots les grands juristes français ont trouvé la parade ; on parle désormais des « Electeurs de Mayotte ».
Je vous dis déjà qu'à l'assemblée nationale, au sénat, dans les médias français, on dira « les mahorais ont ...» alors que Jean de Haute Normandie et Blondel d'Hyères ont pris part à la mascarade électorale. Un autre peuple est né, un peuple non homogène, un peuple sauvage appelé électeurs de Mayotte.
Wongo Moroni
wongo.skyrock.com