La politique de chantage, de déstabilisation, du fait accompli et de la loi du plus fort imprimée par les autorités françaises, n?excusent en rien le comportement irresponsable des autorités comoriennes qui, en plus du soutien des organisations sus-citées, bénéficient dans ce bras de fer avec la France, de l?appui indéfectible de l?OUA, de l?ONU?bref des instances et de la Communauté internationales.
Groupe de Réflexion pour l?Intégrité Territoriale de l?Archipel des Comores
De quelque bord politique que l?on se trouve, de quelque pays que l?on appartienne, commençons par rendre hommage et grâce, à ces femmes et hommes courageux et déterminés, qui n?ont de cesse, parfois au prix de leurs vies à combattre avec abnégation, les injustices, les oppressions, les abus, les atteintes aux libertés démocratiques etc.
En disant cela, nous pensons aux membres d? organisations comme SURVIE, la CIMADE, le réseau EDUCATION SANS FRONTIERE, le collectif MIGRANTS MAYOTTE, l?AMICALE PANAFRICAINE, le MRAP, les associations de la société civile comorienne?des organisations politiques comme le FLNKS, le PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS et surtout l?Assemblée de l?Union des Comores, qui tous, par leurs actes aux vertus ô combien salvatrices, font non seulement pour les Comores, mais aussi pour la France, plus, en terme d?image, que n?importe quel limier des arcanes de la meilleure des diplomaties.
S?agissant du contentieux franco-comorien sur Mayotte, comme pour pallier aux manquements et autres défaillances de leurs gouvernants respectifs, ces organisations n?ont de cesse d?exalter d?un côté la probité et de l?autre, de fustiger les intrigues, les récurrentes déstabilisations et l?occupation sans coup férir par la France de l?île comorienne de Mayotte, avec son cortège d?humiliations des Comoriens, voire même de leurs autorités (Intégrité et souveraineté comoriennes sacrifiées sur l?autel de la mendicité, en l?omniprésence remarquée, du Ministre français de l?Outre Mer, au lieu dit Moroni, la capitale comorienne.).
Ajoutez à cela les atteintes graves aux libertés démocratiques à Mayotte, sans cesse dénoncés par les organisations sus-citées, dans un silence assourdissant des autorités comoriennes, qui soit dit en passant, participent avec un certain zèle, aux opérations de déplacements forcés à l?intérieur d?un même pays (les Comores), des Comoriens non munis du "Visa Balladur" criminogène. Criminogène dans la mesure où, depuis l?instauration de ce visa en 1995, près de 8000 cadavres de comoriens cherchant à joindre Mayotte, tapissent les abysses du bras de mer qui relie Anjouan à Mayotte, sans soit dit en passant, que les autorités comoriennes ne s?en préoccupent outre mesure, alors que jadis, le cabotage inter-îles se faisait sans encombre, par des rafiots beaucoup moins rassurants que les kwasa kwasa.
La politique de chantage, de déstabilisation, du fait accompli et de la loi du plus fort imprimée par les autorités françaises, n?excusent en rien le comportement irresponsable des autorités comoriennes qui, en plus du soutien des organisations sus-citées, bénéficient dans ce bras de fer avec la France, de l?appui indéfectible de l?OUA, de l?ONU?bref des instances et de la Communauté internationales.
Il convient certes de condamner avec rigueur les autorités françaises pour leur politique de déstabilisation et d?occupation perpétrée aux Comores, mais gardons-nous de ne pas mettre tout sur le dos de la France, en lavant de tout soupçon, le Président Sambi, qui en est venu à prêter main forte à la politique d?occupation de son pays, quitte à fouler aux pieds sa propre constitution. Une constitution qui fait pourtant du chef de l?Etat dans son article 10, "le symbole de l?unité nationale" et non le bradeur en chef de la souveraineté et de l?intégrité de son pays ; "le garant de l?intégrité des frontières, telles qu?internationalement reconnues, ainsi que la souveraineté de l" et non l?observateur atone et pleutre, agent supplétif de l?occupation par la France de son pays ; "l?arbitre et le modérateur du fonctionnement régulier des institutions" et non l?obstacle essentiel, l?élément perturbateur et déstabilisateur du fonctionnement des institutions.
Autant de forfaitures qui contreviennent à plusieurs articles de la Constitution, cela s?appelle : "haute trahison" Depuis l?illusion créé par l?intervention magistrale du Président Sambi du haut de la tribune de l?ONU, lors de la 63ème Assemblée Générale en début octobre 2008, suivie de sa rencontre le 22 octobre 2008 à Paris, que nous estimions à tort encourageante, avec la notabilité et les associations de la société civile, mis à part quelques timides protestations sibyllines du chef de l?Etat comorien, rien n?est venu perturber, venant de lui, la marche inéluctable et sans coup férir des autorités françaises, vers la partition des Comores.
Il est fort regrettable qu?à quelques jours de cette catastrophe nationale (le 29 mars), l?exécutif comorien ne trouve rien de mieux à faire qu?à recourir à des trésors d?imaginations pour détourner l?attention de ses mandants. Moroni, la capitale comorienne, devient ainsi ces temps derniers, le théâtre d?activités intenses de diversions qui vont des visites de prestige d?hommes d?Etat de premier plan (la dernière en date étant celle du Président iranien Ahmadi Nedjad), jusqu?aux rencontres incongrues attentatoires à la souveraineté et à l?intégrité des Comores dont celles du GTHN (Groupe de Travail de Haut Niveau), ou encore celle qui scelle en terre comorienne de Mayotte, le sort peu enviable des Comoriens des autres îles, transformés par le bon vouloir "des accords du Rocher" en "immigrés clandestins", expulsables à bord d?aéronefs de la flotte comorienne. Accords signés à la préfecture de Mayotte par le Préfet de Mayotte, l?Ambassadeur de la France aux Comores, le délégué comorien à la Défense et le représentant de l?Union Africaine aux Comores?en feignant d?ignorer au passage que la résolution de l?ONU N° 31/4 du 21/10/1975, "condamne énergiquement la présence française à Mayotte, qui constitue une violation de l?unité nationale, de l?intégrité territoriale et de la souveraineté de la république indépendante des Comores".
Et que dire de l?organisation intempestive, à une semaine de la consultation française en terre comorienne de Mayotte, d?un référendum providentiel le 22 mars 2009, sur la révision d?une constitution comorienne, il est vrai inadaptée, mais dont l?urgence et l?empressement manifestés par les autorités comorienne, ne s?expliquent ici, que par la volonté de consolider l?entreprise de départementalisation par la France de l?île comorienne de Mayotte. Ainsi, plus de trois décennies de déstabilisations récurrentes, induites par l?occupation illégale de l?île comorienne de Mayotte auraient dû inciter les autorités comoriennes à se ressaisir.
C?est loin d?être le cas, et en dépit de la mobilisation tous azimuts des organisations sus-citées à quelques jours de la consultation du 29 mars, les autorités comoriennes semblent être les seules à ne pas en saisir et la portée et les conséquences. Pourtant toute cette crise mûrement planifiée connaîtra son épilogue, non dans le récurrent huis clos avec la France, confortée dans son rôle de puissant juge et partie, mais plutôt, dans une réactivation de toutes les structures et synergies susceptibles de prendre à bras le corps, le trop vieux contentieux franco-comorien sur Mayotte, sous arbitrage international.
Quant aux autorités françaises, elles y gagneraient et surtout se grandiraient, en travaillant en direction de rapports harmonieux, dans le sens d?une vraie entente et d?une réelle réconciliation sans ambiguïté entre Comoriens des 4 îles et non dans une logique d?exclusion, d?ostracisme, de confrontation, voire même de haine. Et la levée du "Visa Balladur" est un préalable.
Ce 04 / 03 / 2009, pour le GRITAC, SAID HASSANE Jaffar
Source : http://wongo.skyrock.com/